Dans sa dernière lettre d’information, WWF France souligne le coût de la gestion durable des forêts et appelle à renforcer les financements.
Cette lettre fait écho à deux sujets qui mobilisent particulièrement l’ATIBT en ce début 2024 : les mécanismes de finance innovants, et le plaidoyer pour attirer ces financements. Kirsten Schuijt souligne en effet que « pour inverser la tendance à la déforestation et à la dégradation des forêts, il est nécessaire d’augmenter considérablement le financement des forêts (investissements pour aider la transition, partenariats public-privé, paiements basés sur les résultats…). » Dans cette perspective, le rôle des entreprises, à travers leurs responsabilités sociétales, peut s’avérer déterminant, à condition que « les projets soient bien conçus et évitent les écueils courants, tels que les fausses compensations et l’absence de viabilité à long terme ». Les projets et travaux menés par l’ATIBT s’inscrivent dans cette perspective d’innovation, car l’enjeu est crucial pour les gestionnaires forestiers certifiés : il est fondamental, aujourd’hui plus que jamais, de trouver des moyens financiers pour assurer l’avenir de la gestion durable des forêts tropicales.
WWF France revient également sur ses outils récemment développés, et notamment sur un outil spécifiquement dédié aux forêts tropicales : il s’agit de la Nature-Based Solutions (BbS) Origination Platform, créée au niveau mondial et dirigée par le WWF-US. Cette initiative a pour but de créer, structurer, financer et mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature dans les forêts tropicales. Ses objectifs sont les suivants :
- aider à faire le lien entre les contributions publiques ou privées et les besoins des forestiers ;
- développer des projets de haute qualité bénéficiant au climat et à la biodiversité et assurer des impacts crédibles et vérifiables ;
- augmenter l’échelle des projets (taille, durée) afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
En outre, concernant les forêts du bassin du Congo, le WWF France a lancé en juillet 2023 un programme destiné à protéger les espaces et les espèces dans 4 pays africains. Déployé au Cameroun, au Gabon, en République du Congo et à Madagascar, le programme CIBEL (Conservation Inclusive de la Biodiversité et des Écosystèmes Locaux), qui bénéficie du soutien de l’Agence Française du Développement, vise à mettre en place des mesures de conservation tout en impliquant les communautés locales, afin qu’elles puissent en retirer des bénéfices socio-économiques. Les activités dans le bassin du Congo seront localisées dans un complexe transfrontalier d’aires protégées forestières, la zone du Tri national Dja-Odzala-Minkébé. Il s’agira de mettre en place des actions de surveillance communautaire pour que les communautés puissent participer à la surveillance des zones de fréquentation de la faune et à la lutte contre le braconnage. La problématique des éléphants sera également prise en compte afin d’atténuer les conflits avec les populations locales.
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