Ce modèle proposé par le Fonds Mondial pour la Nature porte des fruits.
Par Adrienne Engono
La conservation de la biodiversité est une question préoccupante au point où, malgré son caractère informel, c’est-à-dire n’imposant pas de recommandations à la fin, la réunion des ministres de l’Union Européenne (UE) du 7 mars dernier s’est intéressée à l’état de la biodiversité. Josep Borrell, le Chef de la diplomatie européenne a révélé les intentions de cette sous-région d’intégrer la protection de la biodiversité dans l’aide au développement. Pour le diplomate européen, la perte de la biodiversité est un problème pour le développement.
L’Afrique en est victime depuis la fin du siècle dernier. Entre 1968 et 2016, 68% des mammifères ont disparu dans le monde, selon le rapport « Planète Vivante » du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) paru en 2019. Le WWF relève également qu’en un demi-siècle, 10.000 hectares de mangrove se sont évaporés et 346.000 hectares de forêts denses ont été convertis au Cameroun. Le phénomène pourra s’accentuer au vu de la ruée vers les différentes espèces naturelles qui s’observe ces derniers temps.
L’homme par ses activités, agriculture, pêche, chasse, feux de brousse, etc. est celui qui détruit la nature. Celle-là même dont il tire ses aliments, boisson, habitat, vêtements, médicaments. Paradoxalement, c’est le continent africain qui subit âprement les conséquences de cette perte exponentielle de la biodiversité. Il faut des mesures qui s’imposent pour stopper cette saignée.
Le WWF prône une conservation participative. L’Organisation non-gouvernementale présente au Cameroun depuis une trentaine d’années a produit un guide avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) pour « Le bien- être des communautés locales, des peuples autochtones, le développement économique et la stabilité de nos sociétés ». Le document avait été présenté à Yaoundé avec un appel de la directrice pays du WWF, Clotilde Ngomba, aux Organisations de la société civile (OSC) et les acteurs privés à s’y inspirer pour leur participation à la lutte contre le désastre environnemental de l’heure.
MoMo4C
Tout le monde compte
L’Ong de conservation ne souhaite laisser personne à l’écart ; des journalistes spécialisés dans le traitement de l’information environnementale ont été entrenus sur « La Nouvelle Approche de la Conservation et aux Piliers Stratégiques du WWF au Cameroun » à Douala. Pendant deux jours, les professionnels des médias ont reçu des enseignements sur les projets développés par le WWF.
MoMo4C en est un. Projet quinquennal, MoMo4C qui signifie « Mobiliser davantage pour le climat » vise à réunir des entrepreneurs, des entreprises, des décideurs politiques, des investisseurs et des organisations de la société civile pour proposer des projets verts qui s’attaquent aux impacts et aux causes du changement climatique dans le paysage du Tri-national Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM).
MoMo4C concerne « la production et la transformation de sources alternatives de protéines pour les communautés vulnérables ; l’exploitation durable et la valorisation des produits forestiers non ligneux, l’amélioration de la production de cacao pour la génération de revenus des communautés locales, et la réduction des pertes de produits agricoles grâce à l’utilisation de séchoirs à plantes mobiles à énergie efficiente », a expliqué Gilles Etoga, responsable de la conservation au Fonds Mondial pour la Nature au Cameroun. Six personnes ont déjà bénéficié de l’appui du WWF dans le cadre du programme « Green Coco ». Et le WWF compte renforcer la collaboration avec les communautés riveraines. « Le WWF veut intégrer les études d’impact environnemental et social dans toutes ses activités. Ceci pour que (…) toutes les parties prenantes doivent être au courant des objectifs et des résultats de nos activités », a expliqué lors de l’atelier des journalistes, Moïse Kono, coordonnateur du programme WWF peuples autochtones.
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