Camvert, le cauchemar de trop – GREENPEACE

Yaoundé, le 8 décembre 2021 – Dans un nouveau rapport, Greenpeace Afrique et Green Development Advocates (GDA) mettent à nu les effets désastreux de la plantation illégale de palmier à huile de Camvert au Cameroun.  

 

La société de l’entrepreneur Aboubakar Al Fatih située dans les arrondissements de Campo et Niete (région du Sud) viole les droits des communautés autochtones et locales et détruit leur forêt. Loin d’être le plan de salut pour la filière palmier à huile comme présenté par la société, la plantation est un cauchemar pour de très nombreux riverains. « Nous ne voulons pas de Camvert, c’est dit. » Désiré Ndongo, notable du village Nkoelon, est catégorique : « Accepter de collaborer avec Camvert, c’est nous tromper nous-mêmes car à l’avance, nous les villageois sommes perdants », ajoute-il.

 

Greenpeace Afrique et GDA ont visité 14 villages impactés par l’installation de Camvert. Le constat est clair : « Les populations vivent dans une incertitude permanente.  Des femmes voient leurs champs dévastés par les éléphants dont la coupe des arbres par Camvert a détruit le milieu de vie.  Il est de plus en plus difficile pour ces communautés d’avoir du poisson et/ou du gibier.  De plus, nous avons appris que huit employés de Camvert ont perdu la vie dans des accidents de travail depuis le début du défrichement en 2019 » déclare Ranèce Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique.

 

Camvert utilise un mode opératoire similaire à celui de ses prédécesseurs, notamment  Sudcam, qui a rasé 11 600 hectares de forêt dans la même région, à quelques kilomètres seulement du village natal du président de la République Paul Biya.  La plantation est approvisionnée en semences par une société française dont le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) est actionnaire.  Mondialement connu, le CIRAD est un établissement public dépendant du contribuable français.

 

Camvert est un cauchemar de trop que doivent subir les populations riveraines, impuissantes face aux décisions qui viennent d’en haut. » Une membre de la communauté Bagyeli ne cache pas son désarroi :   « Je suis Bagyeli et nous vivons grâce à la forêt.  Les agro-industries nous rendent la vie dure. Il faut parcourir des kilomètres désormais pour avoir du matériel nécessaire à la construction de nos cases. A Nyamabande, des femmes habitent des cases à moitié construites et donc dorment à l’air libre faute de matériau de construction.  Nous n’espérons rien de Camvert, car après Hevecam, Socapalm, nous avons perdu notre forêt et sans rien gagner en retour.  On nous a tout simplement retiré ce qui donne un sens à notre existence. »

 

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Bien vouloir télécharger le rapport ci-dessous:

 

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