Un nouveau rapport TRAFFIC-WWF révèle le rôle de la France dans le commerce légal et illégal des espèces menacées d'extinction

Dans un nouveau rapport lancé à l'occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, le WWF et TRAFFIC soulignent le rôle de la France métropolitaine et des Français d'outre-mer dans le commerce des espèces CITES1. Avec des millions de spécimens d'espèces sauvages échangés à destination ou en provenance de la France chaque année, la France est un commerçant important dans l'UE. En conséquence, la France a également un rôle clé à jouer dans la prévention de la surexploitation des espèces sauvages, en continuant à assurer la mise en œuvre effective de la CITES et en luttant contre le trafic d'espèces sauvages.

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-wwf-traffic_report_bd_2021-03.pdf (5.6 MiB)

 

L’Union européenne (UE) est un acteur important dans le commerce légal et illégal  d’espèces sauvages à l’échelle internationale. Elle est notamment identifiée comme  un marché ainsi que comme une zone de transit importante pour les espèces sauvages, leurs parties et les produits qui en sont issus, y compris pour celles qui sont protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

 

Figurant parmi les principaux acteurs économiques européens, la France joue un rôle clé dans le commerce légal et illégal d’espèces sauvages dans l’UE. Par ailleurs, la France comptant douze territoires d’outre-mer dispersés du subarctique (Saint‑Pierre et Miquelon) à l’Antarctique (Terre Adélie), en passant par les zones tropicales des trois grands océans, elle abrite une diversité biologique et un endémisme remarquables. En tant que Partie à la CITES depuis 1978, la France a donc la responsabilité de veiller à ce que le commerce d’espèces sauvages soit durable, légal et traçable, non seulement en tant qu’importateur et (ré)exportateur, mais également en tant qu’État de l’aire de répartition de nombreuses espèces sauvages.

 

L’objectif de ce rapport est de présenter un état des lieux du commerce légal et illégal des espèces sauvages inscrites à la CITES ayant impliqué la France pour la période 2008-2017, permettant d’identifier les principales marchandises échangées, les éventuelles évolutions et les principaux partenaires commerciaux impliqués, afin de soutenir la France dans son engagement de lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Les données utilisées dans ce rapport proviennent de différentes sources: les données du commerce CITES rapportées par la France et les Etats membres de l’UE, la base de données EU-TWIX1 (European Union Trade in Wildlife Information eXchange), les données rapportées par les Etats-Unis d’Amérique à la CITES pour des saisies impliquant la France, et la base de données mondiale de TRAFFIC contenant des informations sur les saisies provenant de sources libres d’accès.

 

Les données sur le commerce CITES entre 2008 et 2017 indiquent que la France est l’un des principaux importateur/pays de destination pour des produits issus d’espèces sauvages destinés au marché européen, et l’un des principaux points de sortie pour les (ré)exportations vers des pays tiers à l’UE. La France est un importateur et un (ré)exportateur de plantes vivantes et de produits végétaux et de produits de reptiles, un importateur de coraux, de viande de lambis et de sangsues médicinales, et un (ré)exportateur de spécimens d’esturgeons et de poissons-spatules. Les principaux partenaires commerciaux varient en fonction des marchandises.

 

De 2008 à 2017, 3342 enregistrements de saisie réalisés en France métropolitaine ont été référencés dans EU-TWIX. Parmi les différents spécimens d’espèces inscrites à la CITES saisis en France au cours de cette période, les principaux spécimens saisis étaient l’ivoire d’éléphant, les reptiles vivants, les mammifères (vivants et leurs corps, parties et produits) et les corps, parties et produits d’oiseaux, en nombre d’enregistrements de saisie. Les saisies ont été principalement réalisées en interne et à l’importation, tandis que la direction du commerce et les principaux partenaires commerciaux impliqués varient fortement selon les groupes de marchandises ou les espèces saisis. Il convient de souligner que toute tendance observée en matière de commerce illégal peut être liée, en partie, à des efforts dans l’application des lois et à des priorités qui peuvent varier au fil du temps, plutôt qu’à des évolutions de la demande ou à des modifications des formes du commerce illégal.

 

Les aéroports ont été le principal lieu des saisies réalisées en France entre 2008 et 2017, avec 813 enregistrements de saisie portant sur 113 615 spécimens et 4359kg supplémentaires. L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle est identifié comme le principal aéroport français où ont eu lieu ces saisies, qui ont notamment porté sur de l’ivoire d’éléphant et des corps, parties et produits de reptiles. Les saisies dans les centres postaux et les ports maritimes semblent avoir été peu fréquentes en France au cours de la période.

 

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