Comme l’annonce le PFBC sur son site internet, le PFBC sera piloté jusqu’en 2022 par l’équipe de la Facilitation de la République fédérale d’Allemagne avec comme Facilitateur l’Honorable Dr Christian Ruck, assisté du Co-Facilitateur, le ministre Raymond Mbitikon de la République centrafricaine. Le mandat devait initialement se terminer en 2021.
L'objectif principal de la Facilitation pour 2020 à 2022 est de contribuer à la préservation et à l'utilisation durable des paysages forestiers incroyablement riches d'Afrique centrale. La sauvegarde de leur intégrité menacée est cruciale pour le développement durable des États et des populations du Bassin du Congo, ainsi que pour la lutte contre les défis mondiaux tels que le déclin de la biodiversité ou le changement climatique.
La Facilitation allemande du PFBC a entre autres pour ambition :
- De consolider des dialogues avec la Chine
- De mettre en œuvre la Déclaration de N’Djamena sur la transhumance
- De promouvoir que les pays du Bassin du Congo parlent d’une même voix lors des grands sommets climat et biodiversité de l’année 2021, afin que le bassin du Congo puisse percevoir une juste part par rapport à ses efforts de conservation et de gestion durable de ses ressources forestières.
Comme l’explique le Dr Christian Ruck, « c’est important que ce ne soit pas seulement la voix des gouvernements qui soit entendue, mais aussi celle des populations, scientifiques, leaders d’opinion, entreprises, organisations... tous ses acteurs sont représentés dans les 7 collèges du PFBC et travaillent sur une Déclaration commune du bassin du Congo. »
Pour atteindre ses objectifs et mettre en œuvre sa feuille de route, la Facilitation de la République Fédérale d’Allemagne du PFBC va s'appuyer sur le travail important des membres du Partenariat du PFBC mais aussi sur les résultats des Facilitations précédentes.
Le Facilitateur du PFBC rencontre le collège du secteur privé du Gabon à Libreville
Après une visite au Cameroun en début du mois de mai le Facilitateur du PFBC s’est rendu au Gabon pour rencontrer les membres du PFBC. Ainsi, jeudi dernier le 12 mai les membres du collège du secteur privé du PFBC au Gabon ont été reçu à l’Ambassade d’Allemagne à Libreville. Il y avait des représentants de plusieurs sociétés (Olam, Woodbois), des associations professionnelles (UFIGA, ATIBT) et des organisations de certification de gestion durable des forêts (FSC et PEFC-PAFC).
Après une introduction sur les trois axes stratégiques actuels du PFBC, Dr Ruck a expliqué qu’à la suite de l’intensification de la déforestation au Brésil, le bassin du Congo est actuellement en terme de capacité d’absorption de CO2 « le poumon » le plus important de la planète, et le Brésil est devenu le N° 2.
L’axe stratégique pour renforcer le dialogue avec la Chine est appuyé par un projet attribué à la GIZ, qui prévoit d’organiser une série d’ateliers autour de la question « Comment peut-on influencer le marché du bois tropical international ? ».
L’axe stratégique pour entrer dans les discussions et négociations climat avec une voix commune pour le bassin du Congo (la Déclaration PFBC) devra permettre d’obtenir un accord pour préserver des forêts en échange d’obtention de fonds climat. Une conférence sera organisée, à laquelle participeront les représentants de l’administration, des partenaires techniques et financiers et le secteur privé (les gestionnaires des permis forestiers) pour échanger sur les rôles et responsabilités de chacun, et la redistribution des fonds y liée.
Ensuite les membres du secteur privé se sont exprimés sur les sujets suivants :
- L’importance de reconnaître le rôle des entreprises forestières certifiées ou en voie de certification pour la préservation des forêts, et des services écosystémiques y liées, ainsi que pour le développement local ;
- L’importance du plan d’action FLEGT et d’une augmentation de surface des forêts certifiées pour lutter contre l’exploitation illégale et la concurrence déloyale sur les marchés du bois ;
- L’importance de ne pas « esquisser » les entreprises certifiées et de trouver des outils financiers pour leur permettre de continuer à investir ;
- Le besoin d’appui aux Etats par les partenaires techniques et financier pour réhabiliter et élargir des infrastructures durables (chemins de fer, fleuves) ;
- Le besoin de trouver des investisseurs pour mieux valoriser les produits connexes et déchets de l’industrie du bois. Au Gabon actuellement seulement 30% de la production forestière est exporté ;
- Le rôle potentiel de l’agroforesterie dans les zones riveraines des concessions forestières pour lutter contre la dégradation des forêts et contribuer au développement local.
Images: Photo Jacqueline et Merline Touko T