Le Réseau des femmes africaines pour le développement durable (REFADD) est un réseau d'organisations non gouvernementales, essentiellement féminines, travaillant dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles. Il est également impliqué dans la conception, l'exécution et le suivi de projets de conservation et de développement dans la région d'Afrique centrale.
Pourriez-vous décrire le travail du Réseau Femmes Africaines pour le Développement Durable ?
Le REFADD s'efforce d'aider les femmes d'Afrique Centrale à participer équitablement à la prise de décision sur la gestion durable et diversifiée des ressources naturelles afin d'améliorer leur autonomie et leurs conditions de vie.
Cela passe par le lobbying et le plaidoyer sur l'application de la loi et la bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles ; les microprojets de lutte contre la pauvreté, la conservation et l'encadrement des populations rurales ; le partenariat avec d'autres initiatives régionales œuvrant dans la gestion durable de nos ressources naturelles ; la lutte contre l'exploitation illégale par la gestion participative des ressources naturelles et la communication ; et la gestion durable des concessions forestières et des aires protégées par la sensibilisation.
Comment votre travail contribue-t-il à l’atteinte des objectifs de réduction de la déforestation et de la restauration des paysages forestiers ?
Notre travail participe aux objectifs pour atteindre la réduction de la déforestation et de la restauration des paysages forestiers dans le cadre des projets de terrain que nous menons. Par exemple, au Cameroun, le REFADD travaille activement dans la plantation des forêts de bambou, une alternative à l’utilisation du bois des forêts naturelles et dans l’agriculture durable (sédentarisation). En République Démocratique du Congo, les membres du REFADD plantent les arbres à croissance rapide sur une superficie de Vingt (20) hectares, afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique et de diversifier les sources des revenus pour les communautés locales (Production des Fruits, Chenilles et Apiculture).
Quel est selon vous le plus grand défi pour lutter contre la déforestation et la dégradation des paysages forestiers dans le bassin du Congo ?
Participer activement à la transition énergétique en ne consommant que des produits locaux et renouvelable, comme du bois issu des forêts gérés de manière responsable et durable, l’utilisation des foyers améliorés, et la vulgarisation de l’utilisation du charbon écologique.
Quelle a été votre expérience au sein du Forest Declaration Assessment cette année et quelles opportunités de collaboration futures voyez-vous pour atteindre les objectifs forestiers 2030 ?
Notre expérience avec Climate Focus est très enrichissante, dans la mesure où cela nous a permis de faire des recherches sur les politiques forestières de nos pays et même de la région du Bassin du Congo. Surtout, nous voulions voir les aspects genre être pris en compte dans le rapport. Ce qui est très satisfaisant pour le REFADD. Par ailleurs, la prise en compte de la COMIFAC et son processus d’harmonisation des politiques est un pan de notre travail qui est valorisé.
Quels sont vos 3 messages aux dirigeants participant à la COP27 ?
- Les femmes habitant dans des zones rurales et dépendantes des ressources naturelles, font partie des personnes les plus vulnérables au changement climatique ;
- La déforestation dans le Bassin du Congo s’est accélérée au cours des 10 dernières années, avec des conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre. Plus de 600 000 hectares de forêt ont été perdus en 2021. La perte du couvert forestier doit être réduite de l'ordre de 10% par an entre 2020 et 2030 dans l’optique de mettre fin à la déforestation à l'horizon 2030 ;
- Le renforcement de la gestion forestière au niveau local et le renforcement des capacités sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté et la déforestation. Ceci peut passer par la mise en œuvre de programmes d’assistance et de renforcement des capacités aux petits exploitants, notamment sur le reboisement des terres agricoles exploitées et le soutient à la régénération naturelle assistée. L’élaboration et l’opérationnalisation de documents de campagne de sensibilisation sur les conventions et lois sur la gestion des forêts avec les différentes parties prenantes sont d’autres pistes d’actions importantes.
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