Les agriculteurs et les organisations de producteurs sont identifiés comme des acteurs clés de restauration et de réhabilitation des écosystèmes.
Les différentes études ont montré que les producteurs et les Organisations de Producteurs Forestiers et Agricoles (OPFA) sont des acteurs importants dans la dégradation du paysage forestier dans leur recherche de terres cultivables et sont également les premiers bénéficiaires des forêts et acteurs de reboisement et de restauration des paysages à différentes échelles.
En effet, l'agriculture est une activité humaine qui modifie profondément les écosystèmes naturels afin de produire des ressources (principalement alimentaires) utiles aux humains.
D'après Arnaud Gauffier, « l’agriculture occupe environ un tiers de la surface terrestre totale, est la cause de 80 % de la déforestation mondiale et pèse pour près de 70 % de la consommation d’eau».
Dans le contexte actuel des changements climatiques et au regard de ses impacts sur la production agricole, il urge d'accompagner les OPFA à jouer pleinement leurs rôles en développant un modèle agricole résilient au changement climatique, adapté aux besoins alimentaires locaux et ainsi garant de la souveraineté et la sécurité alimentaire.
C'est dans cette optique que la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (CTOP), la plateforme paysanne du Togo, a initié une table ronde en vue de mobiliser des partenaires techniques, financiers nationaux et internationaux, et de ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce projet duquel des fiches de projets ont été tirés.
L'objectif principal visé par ladite initiative est de mobiliser les partenaires techniques et financiers (PTF) autour de la restauration des paysages forestiers par les organisations de producteurs forestières et agricoles (OPFA) et s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Services et Plaidoyer des Organisations Paysannes » (SEPOP).
L'occasion était offerte aux acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet d'avoir une meilleure connaissance de la CTOP et ses interventions, de partager les initiatives de restauration des paysages forestiers par les OPFA avec l’ensemble des parties prenantes notamment le FFF/FAO, de poursuivre le dialogue avec les partenaires techniques et financiers (PTF) sur la contribution des OPFA dans la restauration des paysages forestiers, de partager quelques idées de projets de restauration des paysages forestiers portés par les OPFA avec les partenaires, d'avoir l’engagement des partenaires techniques et financiers autour des idées de projets, leur conception, financement et mise en œuvre.
L’agriculture familiale, qui rime avec la protection de l’environnement et un fort engagement des agriculteurs dans la restauration des écosystèmes, parait être la meilleure réponse face à ces défis. Elle offre une occasion d'assurer la sécurité alimentaire, d'améliorer les moyens d'existence, de mieux gérer les ressources naturelles, de protéger l'environnement et de parvenir au développement durable, en particulier dans les zones rurales.
Pour le représentant du ministre de l'environnement et des ressources forestières (MERF), " la question de la restauration des paysages forestiers qui tient tellement à cœur au gouvernement togolais qui ne cesse de multiplier les initiatives sous l'impulsion du Chef de l'État SEM Faure Essozimna GNASSINGBÉ, n'est pas une affaire d'une seule et unique personne, d'une seule catégorie d'acteurs, d'un seul secteur d'activité... Ce n'est qu'ensemble qu'on peut relever le défi d'inverser la tendance actuelle pour le bien-être de nos populations ".
Il a souligné que le Togo en s'engageant officiellement dans l'initiative pour la restauration des forêts et paysages forestiers en Afrique (AFR100) avec un objectif de restauration de 1 400 000 hectares de terres forestières d'ici 2030 comme contribution au défi de Bonn, reconnaît et compte sur la contribution de toutes les catégories d'acteurs, parmi lesquels y sont comptés les agriculteurs et les éleveurs pour y parvenir. Il a souligné qu'ils sont des acteurs clés sur qui faudrait compter pour une reconstitution rapide et raisonnée du couvert végétal à travers la promotion de bonnes pratiques agricoles, la production de jeunes plants, la mobilisation communautaire autour des initiatives de reboisement, etc.. D'où les initiatives de restauration prises par les agriculteurs et les OPFA sont porteuses d'espoir pour des résultats probants et durables.
" Nul n'a plus besoin de démontrer le lien entre l'arbre et la pluie, la forêt et l'agriculture. L'engagement des producteurs agricoles dans la restauration des paysages forestiers et à la préservation de la biodiversité aura à coup sûr des retombées positives sur leur vie et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages togolais ", a indiqué le représentant du ministre de l'agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural.
Le président du conseil d'administration de la CTOP, Ayéfoumi Salif OLOU-ADARA a rappelé que cette table ronde était une opportunité pour les acteurs impliqués de réfléchir et d'échanger sur les idées de projets, en vue de leur finalisation pour financement, car l'ensemble de toutes ces initiatives contribueront à l'atteinte des résultats sur lesquels ils sont tous engagés aux côtés du gouvernement togolais.
Il n'a pas manqué de transmettre les sincères gratitudes de son institution au gouvernement togolais, à l'Organisation des Nations-Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) pour l'appui à cette initiative et les autres accompagnements dont bénéficient déjà les OPFA à travers le Mécanisme Forêts et Paysans (FFF).
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