Volume 15 de la Revue Scientifique et Technique Forêt et Environnement du Bassin du Congo, édition d'Octobre 2020

A lire : Utilisation de séries temporelles d’images satellitales à basse résolution pour la cartographie des trajectoires de l’activité végétale à l’échelle des unités administratives au Cameroun ; Estimation des volumes bruts exploitables d’Okan (Cylicodiscus gabunensis harms) au Sud-Cameroun ; Approche agroécologique en contexte forestier : cas des villages Bella, Dikobé et Bidou 1 dans la Région du Sud au Cameroun…

Éditorial

 

A l’Ouverture du Sommet Action Climat de l’ONU le 23 septembre 2019 à New York, le Secrétaire Général de l’ONU, Monsieur Antonio Guterres a lancé un vibrant appel à l’adresse des dirigeants du monde leur rappelant qu’ils avaient l’obligation «de tout faire pour mettre fin à la crise climatique». Nous devons agir ensemble et maintenant a t-il dit, pour faire face à cette urgence mondiale qu’est le changement climatique, en nous appuyant sur la sauvegarde des deux grands poumons mondiaux de régulation que sont les Forêts d’Amazonie et du Bassin du Congo.

Le monde entier pour sa survie a l’obligation de prendre des initiatives fortes qui faciliteront l’avènement d’un monde résilient et neutre en carbone d’ici 2050.

 

La crise du COVID-19 survenue en fin d’année 2019 a donné des signaux positifs sur la manière dont le monde peut réagir à une menace réelle sur la biodiversité. Les gouvernements ont tous pris des mesures rapides pour faire face à la pandémie, y compris des mesures de soutien et de stimulation financière. La communauté scientifique a réagi favorablement au partage des données, ce qui est un point positif pour l’élaboration des stratégies de développement à long terme axées sur des modes de développement à faible émission de carbone. En effet, les émissions de carbone provenant des voyages aériens, maritimes et d’autres formes de transport motorisé ainsi que ceux de l’industrie manufacturière ont fortement diminué.

 

Les effets négatifs du COVID-19 fragilisent les sociétés forestières et mettent en danger les moyens de subsistance des populations locales africaines. Les mesures de confinement génèrent de graves problèmes économiques, notamment une baisse de la demande des produits et des services forestiers, une pénurie des flux de trésorerie opérationnels pour faire fonctionner les concessions forestières, une réduction des occasions de rencontrer de nouveaux clients sur le marché international du bois, la fermeture de certaines entreprises forestières, une évolution des stratégies commerciales.

 

L’Afrique face aux marchés internationaux perturbés, peut transformer la crise en opportunité, en stimulant l’intérêt des gouvernements et des acteurs du secteur privé à la production et la transformation locale légales du bois, ce qui permet aux petits exploitants et autres producteurs locaux de bois de formaliser leur production de bois pour approvisionner les industries locales tournées vers l’exportation, ce qui va résoudre quelque peu les problèmes de logistique associés à l’expédition des produits et pour les sociétés forestières des difficultés à s’approvisionner en matières premières essentielles à la production.

L’Afrique doit s’adapter au nouveau contexte socio-économique et culturel pour trouver un équilibre entre protéger des vies tout en atténuant les effets économiques liés à la pandémie car la contribution du secteur forestier aux objectifs de développement en Afrique, témoigne du rôle central que les forêts jouent dans la vie socio-économique des populations locales.

 

L’un des défis majeurs de la transformation locale dans le secteur forestier, qui influence la gestion durable des ressources naturelles des Forêts du Bassin du Congo est production légale du bois.

 

 

Le RIFFEAC (Réseau des Institutions de Formation Forestière et Environnementale d’Afrique Centrale), qui est une plateforme de 28 Institutions de formation forestière et environnementale de la sous region, désigné par la COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale) comme son bras séculier en matière de Formation de Recherche et de Communication, a développé de nouveaux programmes de formation sur les chaînes d’approvisionnement légales et durables destinés aux pays d’Afrique Centrale. Dans ces programmes riches de contenu il est question de: « Comprendre le concept du sans-déforestation » ; « Évaluer la légalité et mettre en place la responsabilisation » ; Passer « de la légalité à la durabilité » ; Aborder « Les marchés et leur accès »

 

Ces programmes viennent se greffer sur ceux diffusés au cours de ces trois dernières années, autour des thématiques liés à la gestion durable des forêts tropicales, l’aménagement des forêts de production, la restauration des paysages, la mise en place de la stratégie systémique qui complémente les efforts menés dans le cadre du mécanisme REDD+ afin d’apporter une réponse à cet enjeu majeur et assurer que les forêts tropicales puissent contribuer à atténuer le changement climatique en procurant des produits dans le respect de la légalité et des pratiques durables.

 

Commandant Désirée NKWINKWA
Conseillère Technique OIBT/RIFFEAC

 

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