La Cop28, la conférence sur le climat, s’ouvre jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis. À sa présidence, Sultan Ahmed al-Jaber, ministre de l’Industrie, fondateur d’un groupe d’investissement dans les énergies renouvelables et surtout à la tête d’une compagnie pétrolière ! C’est un peu comme si Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, dirigeait une Cop. Bonne idée ?
S’il est une bataille que Sultan al-Jaber a déjà remportée, c’est bien celle de la notoriété ! Rarement depuis le début des conférences sur le climat, en 1995, le nom d’un président d’une Cop aura été autant prononcé. Peut-être pas par le grand public, mais tous ceux qui suivent de près ou de loin l’actualité autour du climat ont entendu parler d’Ahmed al-Jaber, 50 ans depuis août.
Avant même sa nomination à la tête de la Cop28, plusieurs associations et organisations environnementales ont protesté. Pensez-donc, un PDG d’une compagnie pétrolière à la tête d’une conférence sur le climat ! Trop gros pour être vrai. Et pourtant, début janvier, les Émirats arabes unis, qui accueillent à Dubaï, à partir de jeudi 30 novembre, la Cop28, ont confirmé la nomination de Sultan al-Jaber à la tête de la conférence.
Un allié des lobbys ?
Cela n’a, au bout du compte, rien de vraiment surprenant… Celui que ses équipes appellent Dr Sultan dirigeait déjà la délégation émiratie lors des deux précédentes Cop, dont une délégation d’un millier de membres, la plus importante en Égypte l’année dernière.
Tout cela en étant ministre de l’Industrie et, surtout, directeur général de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) depuis 2016. Une compagnie qu’il connaît bien : c’est elle qui, via des bourses, a financé ses études de chimie, de commerce et d’économie dans de prestigieuses écoles aux États-Unis et en Angleterre.
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