Transhumance transfrontalière : le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad valident les couloirs de mobilité pastorale entre leurs pays - UN Cameroun

Dans la sous-région Afrique centrale, de nombreux problèmes sont générés par la pratique de la transhumance non maîtrisée et non régulée

Photo: @ FAO

Cela s’est décidé au cours d’un atelier organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS) du 6 au 7 février 2023 à Douala, dans le cadre du Programme d’appui à la régulation de la transhumance transfrontalière en Afrique centrale (PARTTAC).

 

Dans la sous-région Afrique centrale, de nombreux problèmes sont générés par la pratique de la transhumance non maîtrisée et non régulée. Ces derniers ont un impact direct sur les communautés d’accueil avec des femmes et des jeunes de plus en plus exposés aux facteurs de vulnérabilité. Leur gestion demeure complexe et nécessite une multitude d’expertises et d’acteurs qui doivent interagir et négocier pour des bénéfices mutuels.

 

C’est dans ce cadre que s’inscrit la composante 2 du PARTTAC intitulé « Transhumance et mobilité pastorale ». Financé par l’Union européenne et mis en œuvre conjointement par la FAO et WCS, elle vise le renforcement des cadres de régulation de la transhumance transfrontalière dans la sous-région, ainsi que l’amélioration de l’accès aux services pastoraux. Cette composante préconise également la gestion participative des structures agro-pastorales et ressources naturelles tout en préservant la biodiversité.

 

Sécuriser la transhumance et la mobilité pastorale dans la sous-région

La mise en œuvre de la composante 2 s’inscrit dans un contexte de conflits autour des ressources naturelles et agropastorales. Ces conflits persistent sous les effets du changement climatique qui jouent un rôle majeur mais aussi l’inadaptation et/ou la non-harmonisation des politiques de développement rural, le faible niveau d’investissement dans le secteur pastoral et l’insécurité dans certains états de la sous-région. Le corollaire de ces différentes situations est un flux migratoire des transhumants non prédictible, allant toujours plus loin et prêts à tout pour assurer la survie de leur bétail.

 

Les travaux menés durant deux jours ont rassemblé différents acteurs de la transhumance venus du Tchad, de la Centrafrique et du Cameroun, notamment les responsables des ministères de l’élevage et de l’environnement, des plateformes des éleveurs et agriculteurs, des ONG et associations impliquées. L’approche préconisée lors de cet atelier qui s’est voulu participative, collaborative et inclusive a vu la participation des institutions sous régionaux notamment la COMIFAC[1], la CEEAC[2] et la CEMAC[3] représentée à l’occasion par la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (CEBEVIRHA). Dans son discours, le Représentant de la FAO, Dr. Athman Mravili, a réitéré l’engagement de l’organisation onusienne à : « œuvrer aux côtés des gouvernements, en collaboration avec d’autres partenaires au développement ainsi que les communautés afin de contribuer davantage à l’amélioration de la gestion de la transhumance transfrontalière et à la conservation de la biodiversité au sein de la sous-région Afrique centrale ». Dans la même lancée, Dr. Dolmia Malachie, représentant l’ONG WCS, a souligné l’importance de mettre à contribution tous les acteurs afin d’affiner non seulement la stratégie du projet, mais aussi poursuivre la concertation.

 

Afin d’assurer une connectivité des couloirs de passage dans la sous-région, deux axes de transhumance ont été validé entre le Cameroun et la République Centrafricaine. L’un partant de la région du Nord Cameroun plus précisément dans la localité de Touboro à destination de la commune de Bang dans le Nord-Ouest de la RCA.  Le deuxième axe relie les villes de Kenzou dans la région de l’Est Cameroun et Nouffou dans le Sud-Ouest de la RCA.

 

Dans la même logique, un axe de transhumance a également été défini entre le Cameroun et le Tchad. Il part de Doumorou à l’Extrême-Nord du Cameroun en passant par Goumadji dans le département du Mayo Kebbi au Tchad, pour éviter les aires protégées. L’axe entre à nouveau au Cameroun par la localité de Mayo Lopé pour rejoindre l’arrondissement de Touboro.

 

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