Cinq lauréates du prix Goldman pour l’environnement appellent les institutions financières, dans une tribune au « Monde », à ne plus soutenir la stratégie d’expansion pétrolière et gazière de TotalEnergies, responsable de l’accélération du réchauffement planétaire et d’injustices sociales.
La planète brûle, mais l’entreprise TotalEnergies s’apprête à annoncer de nouveaux profits record, conséquence de l’inflation et de la crise de l’énergie, mais aussi d’une stratégie d’expansion dans les hydrocarbures. Et alors que les scientifiques appellent à baisser la production d’hydrocarbures et à massifier les investissements dans les énergies renouvelables, ils seront nombreux parmi les actionnaires de l’entreprise à se féliciter de ces très bons résultats.
Loin d’être réinvestis dans le monde de demain, ces profits iront surtout renflouer les poches des actionnaires de l’entreprise et perpétuer la poursuite d’un modèle économique qui ne bénéficie qu’à une extrême minorité. TotalEnergies est souvent sous le feu des critiques en raison de sa responsabilité historique dans le dérèglement climatique et de sa contribution à des violations de droits humains, y compris en raison de son association avec des régimes autoritaires.
Mais derrière TotalEnergies se trouvent de nombreux acteurs financiers, dont les soutiens et les services rendent possibles tous ces méfaits. Parmi eux se trouvent les actionnaires du groupe, à commencer par Amundi – la société de gestion d’actifs du groupe Crédit agricole – et l’américain BlackRock. Les deux sont connus pour soutenir à chaque assemblée générale la direction de l’entreprise dans ses choix de développement économique, quoi qu’il en coûte pour la planète et les droits humains.
Moins de 15 % de son mix énergétique
D’autres, banques, assureurs et investisseurs obligataires, fournissent, eux aussi, les services essentiels à la poursuite d’un modèle énergétique centré sur l’exploitation des hydrocarbures. Couvertures d’assurance, conseils, prêts, émissions obligataires et investissements, sans le concours des acteurs financiers, aucun des projets de TotalEnergies ne pourrait voir le jour.
La stratégie d’expansion menée par TotalEnergies dans les énergies fossiles est qualifiée de « folie économique et morale » par le secrétaire général des Nations unies. Mais de nombreux acteurs financiers la défendent et la financent, de manière inconditionnelle et malgré leurs engagements en matière climatique.
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