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De plus grandes ambitions pour la dimension mondiale de la stratégie « De la ferme à la table » de l’union européenne
Recommandations de la société civile, septembre 2020
La stratégie globale « De la ferme à la table » comprend une section sur la dimension externe, intitulée « Promouvoir la transition mondiale ». L’attention portée à la dimension externe est fondamentale non seulement parce que les défis que cette stratégie vise à relever sont mondiaux (changement climatique, perte de biodiversité, répercussions sur la santé publique, bien-être animal, salaire décent pour les agricultrices et agriculteurs, etc.) et appellent des interventions concertées de la part de la communauté internationale, mais aussi parce que le système agricole et alimentaire de l’Europe a des incidences au-delà des frontières européennes dont il faut tenir compte. Le contenu d’autres sections de la stratégie concerne également des pays tiers, même en l’absence de mention explicite. Les problématiques mondiales sont toutefois abordées trop brièvement et au travers d’un prisme trop étroit, ce qui ne reflète pas l’importance et les incidences de la politique alimentaire et agricole de l’Union européenne (UE) au-delà de ses frontières.
Si la stratégie proposée va dans le bon sens en s’attaquant à certains des défis urgents au sein du système alimentaire et agricole européen, elle reste axée sur une approche visant à rendre le secteur alimentaire européen compétitif sur les marchés mondiaux. Cela va à l’encontre de l’intention affichée de réduire l’empreinte climatique de l’Europe1 et s’inscrit en porte-à-faux avec les initiatives et la demande croissantes pour une alimentation saine, diversifiée et reposant sur des circuits d’approvisionnement plus courts2. La stratégie « De la ferme à la table » ne prête pas à réviser les relations commerciales internationales afin de rendre les systèmes alimentaires durables et équitables, notamment en luttant contre la concentration grandissante des marchés et contre les effets externes des systèmes alimentaires. Par ailleurs, la dimension mondiale devrait inclure des propositions concrètes en faveur du droit à une nourriture suffisante, la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, la mise en place de mesures pour améliorer les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses agricoles et le revenu des petit-e-s agriculteurs et agricultrices qui font partie des chaînes d’approvisionnement alimentaire internationales, ou l’intégration du principe de précaution dans l’ensemble des exigences en matière de sécurité alimentaire.
Cette note entend faire la lumière sur ces problématiques et indique comment la dimension externe de la stratégie « De la ferme à la table » pourrait être étendue pour promouvoir une transition efficace, juste et indispensable à l’échelle mondiale en faveur de systèmes agroalimentaires inclusifs et durables3. Nous appelons l’UE à renforcer son approche sur ces problématiques mondiales alors que cette stratégie est débattue et en passe d’être approuvée par le Conseil et le Parlement européens, ainsi que dans la future mise en œuvre de la stratégie. L’analyse et les recommandations ci-dessous ont été élaborées à cette fin. Elles couvrent les sept champs d’action repris dans la stratégie « De la ferme à la table » …