rainforestfoundationuk Newsletter-Tradition et changement : les communautés des forêts protègent leurs terres pour l'avenir

Chers collègues,

Dans la newsletter de cette semaine, nous nous penchons sur l’organisation interne des forêts communautaires. Alors que leur nombre augmente régulièrement en République Démocratique du Congo (RDC), nous examinons l’exemple d’Ilinga, une communauté qui a franchi une étape significative vers la gestion durable de leur forêt en obtenant l’approbation officielle de leur Plan Simple de Gestion (PSG).

Pour Rainforest Foundation UK et ses partenaires en RDC et en République Centrafricaine, fonder les forêts communautaires sur les systèmes de gestion fonciers coutumiers préexistants est primordial pour éviter les conflits et assurer des bénéfices pour tous.

Une étude socio-anthropologique conduite en RDC a démontré qu’en plus d’être leur foyer et principale source de nourriture, médicaments et autres ressources, la forêt possède une multitude de significations culturelles, historiques et spirituelles pour les communautés qu’elle abrite. Celles-ci ont une connaissance profonde de leurs territoires, alors que les limites de ces espaces ne sont pas forcément évidentes pour des acteurs externes. La cartographie participative peut être utilisée pour identifier et documenter ces connaissances.

Similairement, les structures de gouvernance liées au forêts communautaires doivent idéalement se fonder sur les organisations sociales et culturelles préexistantes. L’étude a montré que bien qu’on puisse supposer qu’une communauté est une entité simple et unifiée, la réalité est un mélange complexe de relations entre le système traditionnel des « clans » et les institutions étatiques modernes. Dans la plupart des cas, c’est le clan qui détient les droits coutumiers à la terre et qui est responsable de la gestion foncière. Le processus d’attribution des forêts communautaires nécessite l’identification des membres du clan. Pourtant, les membres de la communauté ne faisant pas partie des clans propriétaires doivent aussi prendre part à la prise de décision. Les ignorer ouvrirait la voie à une capture par les élites.

Les femmes et les peuples autochtones doivent tout particulièrement être ciblés par ces actions d’inclusion qui vont au-delà des systèmes traditionnels de gouvernance. Reconnaître et prendre en compte leurs besoins permet à la communauté d’identifier et de planifier de manière collective leurs objectifs de développement.

La communauté d’Ilinga est un exemple inspirant de la mise en action de ces principes : à travers un processus complètement participatif, elle a produit un Plan Simple de Gestion allouant diverses parties de la concession aux usages les plus adéquats, définissant des règles de gestion claires pour la gestion durable des ressources et la distribution équitable des bénéfices, et, plus important encore, visant avant tout à protéger la forêt et la biodiversité qu’elle abrite pour les générations futures. Vous pouvez en apprendre plus sur ce plan de gestion ici.

Alors que le processus de foresterie communautaire est en plein essor, les communautés comme Ilinga peuvent fournir un exemple de gestion durable et fructueuse des forêts tropicales.

C’est sur cette note optimiste que nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année. À 2020 !

Ana Osuna Orozco
Coordinatrice RDC

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