Consacrée à la protection des océans, le One Ocean Summit qui s’est déroulé du 9 au 11 février 2022 à Brest en France, ambitionne de donner naissance à des engagements signés par 35 pays pour la protection des océans.
Mais le continent africain et la surexploitation de ses ressources halieutiques sont les grands oubliés de la rencontre qui s’est achevée à Brest. C’est ce que regrettent les politiques et les associations.
Signalons que le Sommet mondial des océans organisé dans l’ouest de la France a pris fin vendredi 11 février 2022 avec un sommet de chefs d’Etats et de gouvernements. Un des enjeux de ce sommet était de mobiliser les chefs d’Etats autour de la protection de la haute mer, les eaux internationales, qui représentent près de la moitié de la surface du monde mais qui ne répondent à aucune juridiction. Un accord international est espéré malgré quelques blocages.
Alors que les participants du « One Ocean Summit » se sont penchés sur l’avenir des mers et océans en souffrance, la ministre de l’Environnement du Congo, Arlette Soudan-Nonault attend du concret… et surtout, que l’Afrique soit mieux prise en compte mais les choses ont tourné autrement. « Nous parlons tout le long des différents sommets, des différents forums qui se tiennent un peu partout dans le monde… Et pour quels résultats ? Personne ne regarde du côté du bassin du Congo ! », s’est-elle désolée.
« Il y a beaucoup de pollution due à l’exploitation en haute mer des ressources naturelles, telles que le pétrole, le gaz. Il y a des dégazages en haute mer – des paquebots -, il y a des passerelles qui s’effondrent, des plateformes qui s’effondrent… Il y a également des grands bateaux de pêche industrielle, qui non seulement raclent les fonds marins, mais souvent se rapprochent des bassins de reproduction. Et donc, nous payons le tribut des pays développés au détriment de nos États, à nous. Donc moi, j’aimerais, ici, que nous ayons un cadre d’un droit international, dans le cadre de l’environnement, qui permette que l’on puisse légiférer avec le même langage. Ce serait déjà une grande victoire ! », a-t-elle plaidé lors du sommet.
Même tonalité du côté de Lamia Essemlali, présidente de l’ONG Sea Shepherd en Europe qui déplore que
La surpêche en Afrique est la grande oubliée des débats, a déploré Lamia Essemlali, présidente de l’ONG Sea Shepherd en Europe. A l’en croire, il manque une réelle volonté, de donner des moyens aux Etats, en particulier du golfe de Guinée, pour contrôler les bateaux étrangers dans les eaux territoriales africaines. « La question de la surpêche en Afrique, notamment dans le golfe de Guinée, où on est très présents depuis plusieurs années, elle est à la fois environnementale et elle est aussi sociétale. Parce qu’en fait, on a des navires de pêche étrangers et notamment des navires européens, qui surpêchent dans les eaux territoriales africaines ».
Rappelons qu’aujourd’hui, l’Union européenne (UE) est la zone qui importe le plus de poissons. Et « plus de la moitié de ces poissons vient de pays en voie de développent et principalement d’Afrique. Donc c’est fondamental d’alerter l’opinion publique européenne et française sur la provenance de ces poissons. Et ensuite, nos missions consistent à limiter la surpêche, à donner les moyens maritimes aux gouvernements africains, qui ont la volonté de protéger leurs eaux territoriales, de faire les contrôles », a affirmé Lamia Essemlali.
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