Protéger la Forêt d’Ebo est une urgence – Foder

Protéger la Forêt d’Ebo est une urgence – Foder

Pour la Forêt d’Ebo riche en biodiversité, la messe est dite. Le gouvernement Camerounais a choisi de dédier une superficie de 68 385 Ha à l’exploitation forestière sous le titre de l’UFA 07-006 à travers l’acte de classement n ° 2020/3216 signé le 14 juillet 2020 du PM. Par cet acte, le Gouvernement a refusé d’honorer une de ses décisions de 2006 qui était de classer cette  zone comme parc national, ouvrant ainsi une brèche pour l’extinction et la destruction de l’habitat de l’espèce emblématique et endémique de chimpanzé du Nigéria-Cameroun (Pan troglodytes ellioti)[1] considérées comme les plus menacés, avec environ 700 individus qui y vivent.

 

Cette menace pèse également sur la population des Gorilles, des Éléphants de forêt, des perroquets gris, des picathartes à cou gris, des drills[2] et bien d’autres espèces qui verront leurs habitats complètement être détruits du fait de l’exploitation forestière et des activités de braconnage. Il convient de relever que la grande majorité des espèces de la forêt d’Ebo sont d’après la classification de l’UICN, classées dans la liste rouge des menacés et en danger d’extinction.

 

Cet acte survient dans un contexte de vive protestation des communautés Banen qui ne souhaite pas voir ce projet de classement de l’UFA aboutir car elles souhaitent rejoindre leur terre ancestrale qu’ils ont abandonné à la demande du gouvernement dans les années 60 pour se mettre à l’abri des activités du maquis.

 

Ainsi donc entre ériger la forêt d’Ebo en UFA ou en parc national pour la conservation, qu’est ce qui semble avantageux pour le Cameroun et la population locale ? Etant donné que l’option classer la forêt en UFA est le chemin de non-retour emprunté par le gouvernement on est en droit de se questionner sur les dispositions prises par ce dernier pour que les scénarios observés dans certaines localités forestières de l’Est et du Sud ne soient pas observés dans les arrondissements concernés, à savoir que l’exploitions forestière soit une opportunité pour servir des intérêts individuels que celui de la communauté riveraine, et de plonger la population majoritaire dans une précarité sans pareille et de contribuer à la déstabilisation de la cohésion sociale et les plonger dans le sous-développement.

 

Cet acte de classement vient se joindre aux entreprises agro industrielles installées dans la partie Nord-Ouest de la forêt d’Ebo qui sont dans une logique d’étendre leur espace dans la forêt d’une part et d’autre aux activité d’exploitations illégales dans la zone, pour accroitre la menace sur la biodiversité de cette forêt dont l’importance n’est plus à démontrer.

 

Donnons une chance à ce patrimoine de se maintenir, sauvons les restes de cette forêt et sa biodiversité.

 

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