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La disparition des espèces sauvages s’accélère à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Les efforts internationaux consacrés à la préservation du monde vivant et à l’utilisation durable des ressources naturelles n’ont pas permis de freiner ce déclin massif. La plupart des engagements internationaux, pris lors de la COP 10 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), dits « Objectifs d’Aichi » pour la période 2011-2020, ne seront pas atteints. Selon le dernier rapport de l’IPBES, seuls des changements transformateurs dans les domaines de l’économie, de la société, de la politique et de la technologie permettront d’atteindre les objectifs pour 2030 et au-delà.
Aujourd’hui, la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 est une nouvelle alerte pour la biodiversité. Elle rappelle les liens étroits entre santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes. Car c’est bien une dégradation de l’environnement amplifiée par la globalisation des échanges et des modes de vie, qui accélère l’émergence de virus dangereux pour les populations humaines, par recombinaison entre virus d’espèces différentes.
C’est aussi l’accroissement des contacts entre hommes et faune sauvage qui favorise la transmission des zoonoses. En cause notamment, la déforestation, mais également le développement des marchés d’animaux sauvages et la consommation de « viande de brousse ».
Une des réponses à ces enjeux est le contrôle et la régulation des marchés d’animaux sauvages. En ce qui concerne la consommation de viande de brousse, une pratique répandue en Afrique, l’interdiction n’est pas toujours la meilleure réponse. Des actions d’encadrement et de médiation sont souvent préférables et doivent, en tout état de cause, s’accompagner de mesures économiques pour permettre aux populations locales de substituer la viande de brousse à d’autres sources de protéines animales. En effet, la consommation de viande de brousse est liée à des habitudes alimentaires mais vient également répondre aux besoins nutritifs des populations, le plus souvent pauvres, qui n’ont pas d’autres alternatives.
Face à ces risques, il est donc essentiel de travailler de manière concomitante à l’élimination des causes de la pauvreté et la préservation de la biodiversité. C’est ce que propose l'avant-projet de texte du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020. En effet, il comporte de nouveaux objectifs prenant en compte les besoins économiques des populations, tels que l’utilisation durable et le partage des avantages de la biodiversité.
Certaines activités économiques, lorsqu’elles se conçoivent en association avec les écosystèmes, non seulement préservent la biodiversité, mais peuvent aussi la restaurer. C’est le cas des filières vertes, qui englobent toutes les activités liées à la collecte, la transformation et la commercialisation des biens et services dérivés de la biodiversité. Elles constituent une piste très prometteuse, permettant à la fois de protéger les écosystèmes et d’améliorer les conditions de vie des populations locales.
A l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité, cette nouvelle vidéo PPI, propose d’illustrer cette question de la conservation de la biodiversité et des liens avec le développement économique local. Elle montre deux témoignages, celui d’Alexis Kaboré (NATUDEV) qui développe des filières durables de miel et de beurre de karité dans le complexe du PONASI au Burkina Faso et celui de Caleb Ofori (Herp Ghana) qui met en place un projet d’écotourisme national dans les montagnes de l’est du Ghana.