Nairobi, 5 September 2023
Reconnaissant que la sécheresse sévère affecte l'Afrique plus que tout autre continent, les dirigeants réunis au Sommet africain sur le climat à Nairobi ont présenté une vision commune de la résilience à la sécheresse dans la perspective des prochains sommets sur le climat et la désertification - la COP28 de la CCNUCC en novembre 2023 et la COP16 de la CNULCD en décembre 2024. L'objectif est de réduire les coûts des futures sécheresses pour les sociétés et les économies grâce à des investissements stratégiques dans la gestion durable des terres et de l'eau.
L'Afrique représente 44 % de toutes les sécheresses graves enregistrées dans le monde au cours du siècle dernier et, au cours des 50 dernières années, elle a subi des pertes économiques de plus de 70 milliards de dollars ainsi que des souffrances humaines incalculables. D'ici 2050, les sécheresses aggravées par le changement climatique et la dégradation des sols pourraient toucher trois personnes sur quatre dans le monde. Dans le même temps, investir dans la résilience à la sécheresse est l'une des mesures les plus rentables que les pays et les régions puissent prendre, avec des retours sur investissement pouvant aller jusqu'à 10 fois l'investissement initial.
S'exprimant lors de l'événement parallèle de haut niveau intitulé « Renforcer la résilience de l'Afrique face à la sécheresse », organisé par l'Alliance internationale pour la résilience face à la sécheresse (IDRA), le ministre sénégalais de l'environnement, S.E. Alioune Ndoye, a déclaré : « L'une de nos priorités en tant que coprésident de l'IDRA est de mettre en place un programme africain de résilience à la sécheresse. Nous avons fait l'expérience des effets dévastateurs de la sécheresse sur les vies et les moyens de subsistance et nous sommes déterminés à trouver des solutions novatrices pour les populations, le climat, la terre et la biodiversité qui nous soutiennent tous ».
Les ministres de l'environnement de la Mauritanie, du Sénégal, des Comores et des Émirats arabes unis, ainsi que le commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine ont également participé à la table ronde, qui était animée par le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), M. Ibrahim Thiaw.
L'Alliance internationale pour la résilience face à la sécheresse (IDRA), une coalition de plus en plus importante avec plus de 30 pays et 20 institutions, s'efforce de créer une politique dynamique et de mobiliser les investissements en faveur de la résilience à la sécheresse dans le contexte du changement climatique. L'IDRA, qui est coprésidée par le Sénégal et l'Espagne et hébergée par la CNULCD, reconnaît que notre résilience au changement climatique dépend de celle de nos terres.
IDRA accueille de nouveaux membres
Lors du Sommet africain sur le climat, les Comores et la Commission climat pour la région du Sahel (CCRS) ont annoncé leur adhésion à l'IDRA. Les Comores président l'Union africaine pour la première fois et défendent l'agenda de la région dans des domaines tels que le climat, la stabilité et la prospérité, tandis que la Commission canalise les investissements contre la sécheresse, la désertification et les impacts du changement climatique dans le Sahel.
Le Secrétaire exécutif de la Commission Climat pour la région du Sahel, S.E. Issifi Boureim, l'a souligné : « La sécheresse ne connaît pas de frontières et, souvent, les paysages, les peuples et les économies qu'elle frappe n'en connaissent pas non plus, comme le montre le Sahel. Alors que le changement climatique s'intensifie, nous sommes impatients de joindre nos forces à celles des membres de l'IDRA pour renforcer la résilience à la sécheresse au rythme et à l'échelle nécessaires ».
Des solutions pilotées par l'Afrique pour la résilience à la sécheresse
L'Afrique prend déjà des mesures pour se préparer aux futures sécheresses. Par exemple, grâce à des systèmes d'alerte précoce tels que l’Observatoire des inondations et de la sécheresse en Afrique (Africa Flood and Drought Monitor) dans le bassin du lac Tchad et à des infrastructures vertes telles que la Grande Muraille Verte au Sahel, qui s'appuient sur des pratiques de gestion durable des terres et sur la restauration des écosystèmes.
En Éthiopie, les programmes d'assurance indexés sur les conditions météorologiques aident également les agriculteurs à se remettre de la sécheresse tout en leur permettant d'épargner de l'argent, d'accéder au crédit et d'investir dans des engrais ainsi que des outils pour accroître la productivité agricole.
Parallèlement, les autorités nationales et municipales exploitent des mécanismes de financement innovants pour mobiliser des fonds en faveur de la résilience à la sécheresse. Entre 2012 et 2021, l'Afrique a connu 20 émissions d'obligations durables, y compris l'augmentation des obligations vertes, pour financer des projets et des infrastructures liés à l'eau dans des endroits comme l'Égypte et Le Cap, en Afrique du Sud.
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