La transhumance reconnue au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco - Agriculture.gouv.fr

Après une première reconnaissance de la transhumance, pratiquée par les bergers et les éleveurs, au patrimoine culturel immatériel (PCI) de la France en juin 2020, l’Unesco reconnaît la transhumance comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité en décembre 2023.

Qu’est-ce que la transhumance ?

On entend par « transhumance » la migration d’un troupeau d’herbivores (moutons, vaches, chèvres…) qui se rend dans les pâturages pour se nourrir. On parle de « transhumance estivale » lorsque les bêtes gagnent les pâturages d’altitude sous la conduite de leur berger, et de « transhumance hivernale » (aussi appelée « désalpe ») lorsque les bêtes descendent dans les plaines pour profiter d’un climat moins rigoureux.

 

Littéralement, le terme de « transhumance » signifie « au-delà du pays » car la migration s’effectue souvent en dehors des frontières du territoire d’origine.

En France, la transhumance est pratiquée dans les Pyrénées, les Alpes, le Massif Central, la Corse, les Vosges et le Jura. Ces territoires de haute et moyenne montagne offrent de vastes étendues très appréciées des brebis, des moutons et des vaches qui y pâturent une grande partie de l’année. Grâce aux troupeaux et à l'estivage, ces terres ne sont pas envahies par les broussailles. Ces terres sont riches d’une grande biodiversité et créent une mosaïque de paysages et de terroirs d’exception à l’origine de 50 Appellations d'origine protégée (AOP) et de 35 Label rouge en viande et fromage.

Ce déplacement saisonnier de troupeaux fait l’objet de savoir-faire ancestraux.

 

Que protège cette inscription au Patrimoine culturel immatériel ?

À travers cette inscription au PCI en France puis à l’Unesco, ce sont les modes d’élevage et les pratiques de gestion pastorale en altitude, les pratiques coutumières de gestion collective des territoires pastoraux, les savoir-faire liés à l’artisanat et à l’élaboration de produits alimentaires qui sont reconnus comme un apport à l’humanité.

 

La transhumance découle d’une connaissance approfondie de l’environnement et implique des pratiques sociales et des rituels relatifs aux soins, à l’élevage et au dressage des animaux ainsi qu’à la gestion des ressources naturelles. Cette pratique pastorale regroupe également un ensemble de traditions festives qui accompagnent le départ des bêtes pour les pâturages comme les fêtes d’estive. L’estive désigne aussi bien la période estivale durant laquelle les troupeaux gagnent les pâturages de montagne que les pâturages en eux-mêmes.


La transhumance contribue enfin à l’inclusion sociale, au renforcement de l’identité culturelle et des liens entre les familles, les communautés et les territoires, tout en contrant les effets de l’exode rural.

 

Pastoralisme et transhumance, quelles différences ?

La transhumance est une pratique directement liée au pastoralisme, c’est-à-dire un mode d’élevage extensif en pâturages naturels. En se nourrissant des ressources fourragères, les troupeaux participent à l’entretien des paysages et des territoires.

Littéralement, le terme « pastoral » signifie « qui appartient aux pasteurs ou aux bergers ».

 

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