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Sommet «ambition climat»: nouvelles promesses de la Chine et de l'Inde - RFI
Lors d'un sommet marquant le cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, la Chine et l'Inde ont fait un pas supplémentaire, samedi 12 décembre, dans leurs engagements en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, mais les promesses de Pékin, premier pollueur au monde, sont jugées insuffisantes par les ONG.
Lors d'un sommet en ligne organisé par l'ONU, le Royaume-Uni et la France pour marquer le 5e anniversaire de l'Accord de Paris, le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays réduirait son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de 65% d'ici 2030 comparé aux niveaux de 2005. Il s'est aussi engagé à ce que la Chine atteigne d'ici 2030 son pic d'émissions de CO2, reprenant un engagement pris en septembre 2020, quand il avait promis d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Les énergies renouvelables représenteront 25% de la consommation d'énergie primaire de la Chine d'ici 2030, a-t-il fait savoir samedi, contre 15,3% fin 2019. La capacité des centrales éoliennes et solaires atteindra 1 200 gigawatts d'ici la fin de la décennie, a-t-il ajouté, cité par l'AFP.
Nouveaux plans de réduction tous les cinq ans
Plus de 70 chefs d'État et de gouvernement ont participé à ce sommet dont l'objectif est de relancer les efforts de lutte contre le dérèglement climatique, cinq ans après l'Accord de Paris lors duquel la communauté internationale s'est engagée à contenir le réchauffement bien en-deçà de 2°C par rapport à l'ère pre-industrielle. Cet accord prévoit que les États soumettent tous les cinq ans de nouveaux plans de réduction de leur émissions de gaz à effet de serre (GES), les engagements actuels n'étant pas suffisants pour parvenir à cet objectif.
Pour Li Shuo, de Greenpeace Chine, « Pékin a le potentiel de faire plus ». La Chine « devrait encore oeuvrer pour atteindre le pic de ses émissions avant 2025 », a-t-il dit à l'AFP. Ces annonces vont dans la bonne direction, mais « la Chine tirerait des bénéfices économiques et sociaux plus importants en visant » des objectifs plus ambitieux, complète Manish Bapna de l'institut de recherche, World Resources Institute (WRI).
En 2020, les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7% dans le monde, en raison des mesures sanitaires prises contre le Covid-19, selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP). Celles de la Chine n'ont en revanche baissé que de 1,7%, la reprise de l'activité ayant été plus rapide et plus forte que dans d'autres régions du monde.
En Inde, pas de date pour la neutralité carbone
Le Premier ministre indien Narendra Modi a indiqué pour sa part que son pays, quatrième émetteur mondial de GES, visait une capacité totale en terme d'énergies renouvelables de 450 GW d'ici 2030. D'ici 2047, année qui marquera le 100e anniversaire de son indépendance, l'Inde « n'atteindra pas seulement ses propres objectifs, mais dépassera vos atteintes », a-t-il assuré. L'Inde n'a pas fixé de date pour atteindre la neutralité carbone, contrairement à d'autres grandes économies.
Le Sommet ambition climat 2020 se déroule en ce moment entre Londres, Paris et l’ONU à New York, pour relancer la bataille sur le climat, alors que les Accords de Paris ont perdu de la vitesse ces dernières années. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré l’état d’urgence climatique et a enjoint les chefs d’état et de gouvernements à faire de même. Alors que la planète est en pleine pandémie, une vraie mobilisation du reste du globe, efficace sur le climat, est-elle possible ? Il semble que les mentalités soient en train de changer.