Pavillon COMIFAC, Glasgow, UK, 05 Novembre 2021
Le Panel lors du dialogue politique de haut niveau dans le Pavillon de la COMIFAC
Présidée par SE Jules Doret NDONGO, Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun et Président en exercice de la COMIFAC, une session de Haut niveau sur l’engagement des pays d’Afrique Centrale et les Mécanismes financiers multilatéraux pour la protection du Bassin du Congo s’est tenue ce jour, 05/11/2021 au Pavillon COMIFAC au Centre des Conférences de la CoP26 à Glasgow, UK.
Cette session, qui était co-organisée par la COMIFAC, la Facilitation Allemande du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) et l’Initiative des Forêts d’Afrique Centrale (CAFI) a rassemblé dans un dialogue politique de haut niveau, SE Jules Doret NDONGO, Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun, Président en Exercice de la COMIFAC, l’Honorable Dr Christian Ruck, Facilitateur de la République d’Allemagne du PFBC, Dr Christ DIKINSON, Senior Specialist Ecosystem Management Division du GEF, et Mr Paul MARTINEZ, Senior Climate Specialist, GCF et Mme Berta PESTI, Directrice Générale du Secrétariat de CAFI qui a intervenu en ligne. Cette importante session était modérée par Dr Dany POKEM, de la Facilitation du PFBC.
Y ont également pris part, une trentaine de participants en présentiel et de nombreux autres en ligne. Le dialogue s’est ouvert avec les propos liminaires du Dr Christian RUCK, Facilitateur de la République Fédérale d’Allemagne du PFBC, qui a présenté l’historique du Processus très participatif et inclusif ayant conduit à la Déclaration UNIQUE des Pays d’Afrique Centrale au Symposium de Berlin qui appelait la Communauté internationale au « FAIR DEAL » pour la protection du Bassin du Congo compte tenu de son importance capitale pour aider le monde à faire face à la double crise du Climat et de la Biodiversité. Selon lui : « Toutes les parties prenantes ont activement participé au processus depuis 18 mois, les Gouvernements des pays d’Afrique centrale, les organisations de la société civile, les parlementaires et élus locaux, les pays bailleurs, les Organisations et institutions internationales partenaires techniques et financiers, les institutions de recherche, le secteur privé, etc. »… « C’est cette Déclaration, engagement des pays membres de la COMIFAC qui a conduit au résultat que nous avons aujourd’hui : la Déclaration de Glasgow, et l’engagement de la coalition des Bailleurs pour le financement de la protection des forêts et tourbières du Bassin du Congo à hauteur de 1,5 Milliards de dollars Americain... « Le FAIR DEAL », C’est pas seulement une donation, les pays d’Afrique centrale ont quelque chose de très précieux à vendre, pas seulement le service pour le climat, mais aussi pour la biodiversité »…. « Nous sommes dans la bonne direction, comme l’ont dit les chefs de file de la Coalition, la Grande Bretagne et l’Allemagne, mais c’est un début, car il faut des financements durables pour le Bassin du Congo, à hauteur de 10 fois plus par rapport à ce qui est promis maintenant et un plan d’investissement», a-t-il poursuivi. Il a enfin appelé à nouveau les pays d’Afrique centrale à un plan de coordination des efforts et de l’action.
Pour leurs parts, le Dr Christ DIKINSON, Senior Specialist Ecosystem Management Division du GEF, et Paul MARTINEZ, Senior Climate Specialist, GCF , faisant suite à la déclaration de Glasgow sur le financement du Bassin du Congo, ont présenté, chacun en ce qui concerne son organisation, la situation actuelle des engagements financiers à travers des projets dans la sous-région et les perspectives.
Le Dr Christ DIKINSON, a affirmé que le GEF est au cycle 7 de ses financements, dans lequel le Bassin du Congo dispose de 64 Millions de dollars US, comme contribution à la gestion durable des forêts au profit de 6 pays parmi lesquels : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le RCA, la RDC. Dans ce cadre, cinq des sept projets soumis par ces pays ont été acceptés et sont sur le point de démarrer.
En termes de perspectives, onze programmes importants sont en chantier dans le nouveau cycle qui commence en 2022, et le plus gros porte sur la protection des forêts primaires de l’Amazonie, le Bassin du Congo et le Bassin de l’Asie du Sud-Est. La composante centrale de ce financement est dédiée au Bassin du Congo. Ce grand programme, va prolonger l’assistance à la gestion des Aires protégées, le renforcement des moyens de subsistance et le développement des alternatives au profit des populations autochtones et locales en périphérie des aires protégées, la REDD+, le paiement pour services écosystémiques et les politiques Nature+.
« Au sein du GEF, nous avons une plateforme de coordination GEF 7 et GEF 8, et nous souhaitions qu’il y ait une cohésion politique et un partenariat renforcé avec les pays de l’Afrique Centrale ».
« En début 2022, on saura quel montant est alloué à quel pays et pour faire quoi. Il est nécessaire que les pays aient une même voix et un plan cohérent et harmonisé d’investissement pour être efficaces, à travers des projets multi-pays, intégrateurs et multisectoriels.
Revenant sur la merveille naturelle que représentent les forêts du Bassin du Congo, Dr Christ DIKINSON, a mis en exergue le rôle du Bassin du Congo dans les précipitations mondiales et les ressources en eau (30% des précipitations mondiales viennent du Bassin du Congo… Le Bassin du Congo, n'est pas seulement les vastes étendues de forêts, mais c’est aussi, l’eau. À cet effet, il nous faut intervenir dans le bassin du Congo pour soutenir la lutte contre le changement climatique, la déforestation et la dégradation des forêts.
En termes de perspectives, il a proposé une approche par étapes et développer un leadership fort, avec des projets de préparation des Readiness des pays, comme cela a été le cas dans les autres Bassins, élaborer des modèles qui permettent de développer l’agriculture durable, lutter contre les incendies. … « Il y a un besoin urgent d’avoir un cadre stratégique et des projets multipays, une coalition nécessaire et un but unique », a-t-il insisté.
Dans sa prise de parole en ligne, Madame Berta PESTI, Directrice Générale du Secrétariat de CAFI, a fait le point sur l’état des engagements de CAFI en Afrique Centrale, avec une enveloppe de 800 Millions de dollars US. Ces engagements se sont concrétisés à travers la signature des accords avec les pays partenaires. Le Premier Ministre Anglais Boris JOHNSON a signé, ici même à la CoP26, un accord de financement de 500 Millions de Dollars US avec le Président Felix TSISEKEDI, de la République Démocratique du Congo, et il ya deux ans le Président Français, Emmanuel MACRON avait signé un accord de financement avec le Président Denis SASSOU NGUESSO, de la République du Congo, etc. Ces projets concernent l’agriculture durable, le bois et la gestion durable des forêts, la sylviculture, etc. « Il est question pour CAFI, de sensibiliser les bailleurs de fonds et les pays d’Afrique Centrale, afin que les projets soient développés et répondent aux besoins politiques des pays et leurs populations », …. Les accords sont là, mais il faut les mettre en œuvre », a –t –elle déclaré. Le CAFI, n’a pas encore d’accord de financement avec certains pays comme le Cameroun, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, et nous espérons que d’ici la CoP27, nous parviendrons à la signature des accords pour ces pays ».
Après un jeu de questions et réponses qui ont suivi ces déclarations liminaires, SE Jules Doret NDONGO, Ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun et Président en Exercice de la COMIFAC a conclu la Session, en donnant les points forts qui y ressortent et qui suivent : (i) Toute la Communauté Internationale est aujourd’hui unanime du fait que les forêts du Bassin du Congo sont les plus importants au monde, premier puits net de carbone et dernier rempart de la survie de l’humanité ; (ii) Les bailleurs de fonds ont clairement exprimé leur disponibilité à mobiliser les moyens financiers pour la protection de cet important bassin ; (iii) Bien que les mécanismes de financement existent, ceux-ci sont encore difficiles pour nos pays, en Afrique Centrale ; (iv) Il est donc question de rechercher ensemble, avec les partenaires techniques et financiers, des mécanismes qui répondent le mieux aux réalités de nos pays ; (v) La COMIFAC dispose des moyens de communication modernes et diversifiés qui peuvent être mis à profit pour largement communiquer sur les différents mécanismes qui existent qui sont très souvent ignorés ou peu exposés.
Jérôme Guefack