Est-il possible d’organiser un grand rendez-vous mondial de manière équitable en temps de pandémie ? La question se pose de façon pressante en pleine réunion de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille. Une partie de ses membres appelle à revoir l’organisation du congrès pour le rendre plus inclusif, par le biais d’une motion qui doit être débattue mercredi 8 septembre, et à laquelle la France s’oppose. En écho à ces préoccupations, plus de 1 500 organisations ont réclamé mardi le report de la conférence mondiale sur le climat (COP26) prévue en octobre en Ecosse, en estimant qu’elle ne pourrait être « ni juste ni inclusive ».
Des protestataires de la Coalition pour le climat manifestent, à cent jours du début de la COP26, à Parliament Square, à Londres, en grande-Bretagne, le 23 juillet 2021. PETER NICHOLLS / REUTERS
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A Marseille, la motion déposée le 1er septembre demande qu’il soit possible de voter en ligne, d’ici un mois, sur la quasi-totalité des propositions de « haute importance », « particulièrement controversées » ou « urgentes », qui seront discutées de mercredi à vendredi lors de l’assemblée générale des membres. Ce sont ces textes qui, une fois adoptés, établissent les grandes règles et les priorités en termes de protection de la nature au niveau mondial pour les prochaines années. Actuellement, l’organisation du congrès prévoit que seuls les membres présents en France puissent se prononcer – les absents pouvant confier leur droit de vote à un délégué se trouvant à Marseille.
« Besoin de travailler tous ensemble »
« Nous avons besoin de prendre des décisions mais nous avons aussi besoin de travailler tous ensemble, affirme Vance Martin, le président de l’ONG américaine Wild Foundation. Les gens commencent à comprendre l’état catastrophique dans lequel se trouve la nature, mais il faut répondre à ce défi de façon intègre et unie. C’est avant tout une question de principe. »
La pandémie de Covid-19 a largement entravé les déplacements des membres. Ceux issus de pays en zone rouge n’étaient autorisés à venir en France que s’ils avaient reçu un vaccin reconnu en Europe. « On se bat pour survivre en cette période de Covid-19, beaucoup ont moins de ressources financières, alors sortir de son pays est très compliqué », confirme Ernesto Herrera Guerra, le directeur général de l’ONG mexicaine Reforestamos et président du comité de la région mésoaméricaine de l’UICN. Pour ceux restés chez eux, le décalage horaire ou les difficultés techniques compliquent le suivi des discussions à distance.
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