Près d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont à imputer à nos systèmes agricoles et alimentaires. Lors de la COP28 à Dubaï, une partie des négociations portera sur les voies possibles de transformation du secteur. Production agricole plus durable, adaptation des régimes alimentaires, réduction des pertes et gaspillages : où se situent les marges d’amélioration et où doit-on concentrer les efforts ?
Le GIEC estime à environ un tiers la participation du secteur alimentaire aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. En retour, le changement climatique impacte durement les systèmes alimentaires*, en particulier la production agricole qui fait face à des épisodes climatiques de plus en plus violents.
Au-delà de leur statut de contributeurs et victimes du changement climatique, les systèmes alimentaires s’imposent aujourd’hui comme une source de solutions. Toujours selon le GIEC, des pratiques appropriées pourraient réduire de 75 % les émissions des activités agricoles, mais aussi améliorer les capacités de stockage de carbone du sol et de la biomasse dans de nombreux territoires.
La transformation de nos systèmes agricoles et alimentaires sera à l’agenda des débats lors de la COP28, qui aura lieu fin novembre à Dubaï. Une avancée notable pour ce secteur longtemps évincé des négociations internationales sur le climat, même s’il ne faudrait pas que cela occulte l’indispensable réduction de la dépendance aux énergies fossiles, qui reste la priorité pour enrayer le changement climatique. L’inclusion des questions agricoles et alimentaires dans les discussions sur le climat représente à n’en pas douter une opportunité à saisir pour accélérer la nécessaire transformation de ces systèmes.
Trois leviers : la production, la consommation et les pertes et gaspillages
Le premier levier de transition vers des systèmes alimentaires plus durables est la production agricole. Les actions s’envisagent dès le choix de l’espèce ou de la variété cultivée : en cultures céréalières par exemple, le sorgho est de plus en plus sollicité pour ses capacités de résistance à la sécheresse. Des initiatives similaires se développent en élevage, où les efforts de la recherche agronomique se déploient désormais autour de races animales locales, qui résistent mieux à la chaleur, aux maladies ou à la sous-nutrition et exploitent des ressources alimentaires moins impactantes pour le climat. En parallèle, le Cirad défend l’agroécologie comme une trajectoire de transformation des systèmes alimentaires capable de répondre à de nombreux défis globaux : lutte contre le changement climatique et la désertification des sols, amélioration de la gestion de l’eau, restauration de l’agrobiodiversité, synergie entre la santé et la fertilité des sols et le stockage de carbone, etc.
Le deuxième levier, celui de la consommation, nous renvoie vers la modification des régimes alimentaires, et en particulier vers une réduction de la consommation de viande et produits laitiers dans les pays du Nord.
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